On ne connait pas assez les amis de M. Beaudouin, en voici une nouvelle présentation par Le Monde du jeudi 29 décembre...
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La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est-elle en train de devenir
un laboratoire de la recomposition de la droite ? Ici, le Front
national a connu certains de ses succès les plus fulgurants à la fin des
années 1990, s'installant durablement dans le paysage local. L'extrême
droite ne dirige plus les mairies de Toulon (Var) ou de Vitrolles
(Bouches-du-Rhône), mais elle a su imposer ses thèmes et son agenda.
Dans la région, l'UMP est incarné par quelques membres de son aile la
plus radicale. On y croise le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca
et le ministre des transports Thierry Mariani, élu du Vaucluse. Ou
encore Eric Ciotti, le "Monsieur sécurité" de l'UMP, député et président
du conseil général des Alpes-Maritimes. Tous incarnent cette droite qui
flirte avec les thématiques d'une extrême droite qui les met sous
pression et à laquelle ils disputent une clientèle infidèle.
La plupart d'entre eux appartiennent à la Droite populaire, un groupe
de parlementaires de l'UMP qui prend de plus en plus de poids au sein
du parti présidentiel. Créé le 14 juillet 2010, ce collectif est composé
pour beaucoup de grognards de la vie politique. Ces élus se présentent
comme les
"gardiens" du sarkozysme historique. Leur but est double : d'abord, empêcher les déçus de Nicolas Sarkozy d'aller vers le FN ; ensuite, réitérer le scénario de la présidentielle de 2007 où le futur président de la République avait réussi à
"siphonner" les voix de Jean-Marie Le Pen en reprenant ses thèmes de prédilection, comme l'immigration et l'insécurité.
Une bonne part de leurs propositions ont été reprises dans le
programme de l'UMP, qui servira de boîte à outils pour le projet
présidentiel de Nicolas Sarkozy. On y trouve pêle-mêle la
responsabilisation des mineurs délinquants dès 12 ans en les rendant
passibles de
"travaux de réparation", une meilleure maîtrise
des flux migratoires, le durcissement des conditions de regroupement
familial ou encore la fin de l'automatisation de l'acquisition de la
nationalité française pour les personnes nées en France de parents
étrangers.
Marine Le Pen et le FN ont conscience de la concurrence sur leur
terrain de ces élus de la droite de la droite. D'ailleurs, il ne se
passe pas une semaine sans que les cadres frontistes ne dénoncent cette
"agence de publicité mensongère", cette
"entreprise d'enfumage électoraliste".
Pour l'instant, la stratégie de durcissement du discours de l'UMP ne
fonctionne que dans un sens. Certes, le chef de l'Etat retrouve une
dynamique dans les sondages. Mais l'activisme de la Droite populaire ou
les déclarations de Claude Guéant, ministre de l'intérieur, empiétant
sur le terrain du FN, ne semblent pas gêner la candidature de Marine Le Pen, qui se stabilise dans les sondages entre 17 % et 20 % des intentions de vote.
DROIT DE VOTE DES ÉTRANGERS
Dernier exemple en date de cette concurrence entre droite et extrême
droite : le débat sur le droit de vote des étrangers. Portée par la
gauche au Sénat, cette proposition de loi a été combattue à la fois par
le FN et la Droite populaire. Cette dernière a même lancé une pétition
et diffusé des tracts à ce sujet, dont les couleurs et la maquette
rappelaient les outils de communication du FN. Le parti frontiste a
répondu avec sa propre campagne, assurant qu'il était le seul à s'opposer vraiment à la gauche sur cette question.
Il en avait été de même fin mai, quand Marine Le Pen avait envoyé une
lettre aux députés demandant l'interdiction de la binationalité.
Lionnel Luca avait immédiatement embrayé et mené le
"combat" sur ce thème.
Mais sur le terrain, dans le Sud-Est, cette stratégie de concurrence avec le FN ne semble pas porter ses fruits. L'extrême droite enregistre toujours de bons scores. C'est à Carpentras (Vaucluse) qu'a été élu le seul conseiller général FN
lors des élections cantonales du mois de mars. Un autre, dont
l'élection a été invalidée, avait recueilli la majorité des suffrages à
Brignoles (Var).
Localement, militants associatifs, élus de gauche et du FN
conviennent que le discours radical de cette partie de l'UMP légitime la
parole frontiste plutôt qu'il ne l'empêche de prospérer.
Mais, estiment les observateurs locaux, l'enjeu va au-delà du scrutin
présidentiel : pour l'aile droite de l'UMP, il s'agit aussi de ne pas insulter l'avenir en cas de défaite au mois de mai. Et de préparer la recomposition de la droite pour les élections à venir.
Abel Mestre et Eric Nunès"
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012 avec François Hollande à Fontenay, Vincennes et Saint Mandé
@Dornbusch2012
www.facebook.com/david.dornbusch