mercredi 30 novembre 2011

Avec Francois Hollande pour préparer la transition énergétique

J'étais ce mardi au salon Pollutec à Villepinte en première ligne avec François Hollande pour préparer la transition énergétique


Un bien beau thème de campagne
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

lundi 28 novembre 2011

"Réussir la transition énergétique" par François Hollande

Le rôle de la politique, ce n'est pas de faire peur pour ne rien changer, c'est de changer pour vaincre la peur. Ce n'est pas de prolonger le passé, c'est d'engager le futur.

Après le drame de Fukushima, tandis que les réserves de pétrole s'amenuisent et que nous avons l'obligation écologique de réduire nos consommations de CO2, la France doit réussir la transition énergétique. Avec lucidité et volonté. Il s'agit de sortir progressivement du tout-pétrole pour les transports et du tout-nucléaire pour l'électricité.
Je veux préparer cette transition autour de quatre principes: l'indépendance, la sécurité, l'emploi et le pouvoir d'achat. Elle n'est pas seulement une nécessité pour le développement durable ou une protection par rapport aux risques. C'est surtout, si nous savons la saisir, une opportunité économique.
Mon premier objectif est donc la diversification de nos sources d'énergie. Depuis le choc pétrolier en 1973, la France a installé un important parc électronucléaire. Nous connaissons les atouts de cette technologie, l'excellence de notre industrie, le potentiel qu'elle représente et le savoir faire des salariés de ce secteur. Mais ce modèle doit désormais se moderniser et s'adapter. Les centrales lancées à la fin des années 1970 seront en fin de vie dans les quinze prochaines années. Des investissements importants devront y être consacrés pour éventuellement les prolonger, sachant que les exigences en matière de sécurité en élèveront le coût, sans oublier la question lancinante du stockage des déchets.
Parallèlement, si nous ne faisons rien, notre retard en matière d'énergies renouvelables s'accentuera, d'autant que la politique chaotique du gouvernement depuis cinq ans a encore aggravé notre écart de performance avec nos pays voisins, notamment l'Allemagne (230 000 emplois contre 40 000 en France). Et les difficultés d'Areva, provoquées par un affaiblissement financier, voire un démantèlement organisé par le pouvoir, ont nui à l'investissement dans les énergies nouvelles.
C'est pourquoi je porte, à l'occasion de l'élection présidentielle, un scénario volontariste et pragmatique. Il consiste à réduire à l'horizon 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% et de faire monter celle des énergies renouvelables, tout en maîtrisant notre consommation.
Cette mutation prendra du temps – trois quinquennats – et supposera des étapes d'évaluation en fonction des progrès de la science et des prix relatifs de chaque source d'énergie. L'industrie nucléaire, loin d'être affaiblie, sera à plusieurs titres sollicitée, et donc renforcée. Elle aura à intervenir sur les centrales les plus anciennes, à être exemplaire en matière de démantèlement et à poursuivre les recherches sur les énergies de demain, tout en garantissant la sécurité absolue de chaque site de production.
Pour le prochain quinquennat, je prends quatre engagements en cohérence avec cette perspective: la plus ancienne de nos centrales – Fessenheim – sera arrêtée; le chantier de Flamanville – avec le nouveau réacteur EPR – sera conduit à son terme; le système de retraitement des déchets et la filière qui l'accompagne seront préservés; aucune autre centrale ne sera lancée durant ce mandat.
Par ailleurs, j'engagerai une politique cohérente de montée du renouvelable: solaire, éolien terrestre et maritime, biomasse… Des incitations fiscales pour la consommation comme pour la production contribueront au développement d'une industrie innovante et créatrice d'emplois, dont le CEA et Areva seront les fers de lance.
Mon second objectif est de promouvoir une société de sobriété énergétique.
La priorité sera d'agir sur le bâti, qui absorbe près de 40% de la consommation d'énergie. La rénovation thermique aura, en outre, l'avantage de préserver le pouvoir d'achat des Français et d'offrir un gisement d'emplois considérable: plus de 150 000 d'ici à 2020. Là encore, des actions importantes sont à mener pour améliorer notre efficacité énergétique: généralisation des appareils de faible consommation, diminution des pertes en ligne, stockage de l'électricité.
Quant au prix de l'énergie, la vérité oblige à dire que, quel que soit le scénario autour de la part du nucléaire, il aura tendance à s'élever en raison du renchérissement des énergies fossiles et de l'ampleur des investissements à engager sur les centrales comme sur les énergies renouvelables.
C'est pourquoi je propose des mesures de protection des consommateurs avec un tarif de base pour l'essentiel et un tarif progressif pour le confort. De même, la maîtrise de la facture énergétique est indispensable à la préservation de la compétitivité de nos entreprises.
Réussir cette transition est donc un impératif économique, social et écologique. Elle suppose l'affirmation d'une politique industrielle et la préservation d'un pôle public de l'énergie, aujourd'hui malmené.
C'est le choix de l'avenir et celui de la responsabilité. Il évite un statu quo forcément dépassé et une sortie irréaliste du nucléaire. Il appelle, aussi, une conception élevée de la démocratie. C'est pourquoi j'ouvrirai, au lendemain de l'élection présidentielle, si les Français m'accordent leur confiance, un grand débat sur l'énergie en France associant largement les acteurs et les citoyens, dont le Parlement fixera la conclusion par le vote d'une loi de programmation de la transition énergétique.
Ce débat mérite mieux que la caricature, l'outrance, l'aveuglement, voire le mensonge. Je suis convaincu que les Français se rassembleront davantage sur cette stratégie équilibrée, ambitieuse et protectrice que sur la défense de schémas périmés ou incantatoires.
Préparer l'avenir, c'est l'enjeu de l'élection présidentielle.

dimanche 27 novembre 2011

Si Monsieur Sarkozy, le solaire ca marche aussi la nuit...

Monsieur Sarkozy s'est fait depuis de longues années une spécialité, énoncer des contre vérités sur un ton d'évidence ("de bon sens" comme on dit à droite) sans que personne ne vérifie, ou trop tard (le fameux bouclier fiscal allemand)
Et bien sur le solaire c'est comme sur beaucoup de sujets, désolé Monsieur Sarkozy mais ca marche aussi la nuit. Nos amis espagnols sont la pour le prouver..(Le Monde 18 novembre)


"Gemosolar est la seule centrale commerciale à utiliser une technologie basée sur le transfert de chaleur au moyen de sel fondu, ce qui lui permet de continuer à produire de l'électricité jusque tard dans la nuit grâce à la chaleur stockée dans le réservoir de sel"

Désolé Monsieur Sarkozy, la prochaine fois avant de parler, renseignez vous
David Dornbusch


 








Copie de l'article du Monde de ces derniers jours:

"En Andalousie, les conquistadors du soleil

Reportage | LEMONDE | 18.11.11 | 14h07   Fuentes de Andalucia


Quand il arrive à la plate-forme du dixième étage de la tour, Santiago Arias est sûr de son effet. Le directeur technique de Torresol Energy O&M se tait le temps que le visiteur exprime son admiration d'un sifflement ou d'un sourire. Il laisse le néophyte s'extasier en découvrant l'alignement digne d'une ambitieuse oeuvre de "land art" qui resplendit en contrebas.

Au sol, 2 650 miroirs héliostats de 120 m2 chacun tendent vers l'horizontal en un harmonieux dégradé à l'heure où se couche le soleil. Santiago Arias a des accents lyriques lorsqu'il parle de Gemasolar, "sa" centrale solaire thermique à concentration, un équipement unique en son genre qui se dresse dans une campagne dépouillée, le long de l'autoroute entre Séville et Cordou.

Ni panneaux photovoltaïques ni paraboles ici : Gemosolar est la seule centrale commerciale à utiliser une technologie basée sur le transfert de chaleur au moyen de sel fondu, ce qui lui permet de continuer à produire de l'électricité jusque tard dans la nuit grâce à la chaleur stockée dans le réservoir de sel.

La centrale est capable de restituer de l'énergie durant quinze heures d'affilée. Il est prévu qu'elle atteigne 6 450 heures de fonctionnement, près de 270 jours par an, une durée bien supérieure aux autres équipements solaires. D'une puissance de 19,9 mégawatts (MW), elle devrait produire 110 GW/h par an, de quoi alimenter 27 500 foyers. Opérationnelle depuis mai, elle remplissait 70 % des prévisions à l'été, selon la direction.

En novembre, quelques nuages moutonnent dans le ciel andalou, mais, lorsqu'elle finit par s'illuminer d'une clarté blanche, aveuglante, la tour de 140 m de haut plantée pas tout à fait au centre des 195 hectares du champ solaire, prend l'allure d'un signal extraterrestre.

Afin que le récepteur à son sommet capte le maximum de chaleur, chacun des miroirs s'oriente selon un angle différent. Tout le système repose sur l'échange de chaleur entre deux réservoirs : l'un est à 290 degrés, l'autre
conserve l'énergie sous forme de sel fondu - un mélange de nitrate de potassium et de nitrate de sodium - à 565 degrés. Là réside l'exploit technologique.

Pour le reste, l'installation fonctionne comme une centrale électrique classique à partir d'une simple turbine à vapeur. Du transformateur part une seule ligne à haute tension vers le réseau régional. Le gouvernement soutient cette production innovante d'un bon prix. Il paie le kilowattheure 10 à 20 centimes d'euros de plus que le prix du marché.

Toutes les douze secondes, les miroirs, dotés de deux moteurs, se réajustent selon deux axes, pistant en permanence les rayons du soleil. "Ecoutez-les siffler, glisse Santiago Arias avec fierté. Ils ont été assemblés dans le bâtiment là-bas. Sur ce chantier, la quasi-totalité du matériel vient d'Espagne ou d'Europe, l'essentiel vient d'Andalousie. Forcément, nous nous devons d'être les plus verts possibles. Nous n'utilisons, par exemple, que l'eau de pluie que nous récupérons."

Véritable vedette, la centrale a remporté plusieurs prix dans le domaine de l'innovation et de l'environnement. On vient même d'Australie pour la visiter. Le 4 octobre, elle a été inaugurée par le prince héritier d'Abou Dhabi, Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyan, et le roi d'Espagne, Juan Carlos, en personne.

Gemasolar est développée par Torresol Energy, une joint-venture qui associe à 40 % Masdar, société financée par des fonds gouvernementaux d'Abou Dhabi, spécialisée dans les énergies renouvelables et à 60 %, Sener, un important groupe espagnol d'ingénierie, fondé en 1951, qui participe aussi à la construction de vingt et un autres équipements solaires en Espagne. Gemasolar a nécessité un investissement de 240 millions d'euros largement financé par plusieurs banques espagnoles et européennes.

En combien de temps sera-t-il rentabilisé ? Le coût de la centrale est une vraie question, souvent posée manifestement. Car Santiago Arias maîtrise son argumentaire pour y répondre. "Il y a quelques années, se lance-t-il, le baril de pétrole valait 28 dollars, il dépasse les 100 dollars aujourd'hui. Combien demain ? Nous allons devenir compétitifs dans un avenir proche. Dans dix ans, Gemasolar sera devenue une mine d'or !"

L'installation permet d'éviter l'émission de 30 000 tonnes de dioxyde de carbone et l'importation de 2 millions d'euros de gaz par an. Enfin, le coût des prochaines centrales solaires à concentration sera forcément moins élevé, puisque celle-ci a nécessité la bagatelle de 600 000 heures de recherche et développement, plaide-t-il.

Le terrain sur lequel se dresse Gemasolar, où subsistent quelques oliviers, appartenait à un duc aux propriétés foncières gigantesques. "Voyez cette campagne pauvre et vide, on pourrait y construire d'autres centrales de ce type. Deux fois plus grandes même. Du côté de l'autoroute là-bas, tout ce qui est neuf a été subventionné par l'Union européenne. On pourrait en retour alimenter l'Europe avec notre électricité. C'est un souhait plus réaliste que d'imaginer aller bâtir des équipements en plein désert en Libye ou en Algérie, non ?"


Merci du soutien de mes amis du SPD de Francfort






vendredi 25 novembre 2011

Fete scientifique

Bienvenue à notre prochaine journée scientifique et ludique à Vincennes le samedi 26 novembre !(école du sud 200m du RER Vincennes)
 "Faites le plein …de Soleil"
Cette 8ieme journée grand public porte sur la recherche des énergies renouvelables et durables. Elle fera le bilan des connaissances sur l'énergie solaire  thermique et photovoltaïque, celles du futur comme celles issues de la biotechnologie…
Au programme :
 *Plusieurs conférences données par des chercheurs  pour adultes et petits passionnés (Yann Girard , François Rappaport, JF Guillemoles )
*Des ateliers expérimentaux sont programmés pour les jeunes de 8-15 ans animes par des doctorants et Jennifer Peron (sur réservation à contact@fetelesavoir.com) (4 sortes)
* exposition (quiz),  démonstrateur d'énergie
* atelier de bandes dessinées (9-14 ans ) (nouveau)
* ateliers danses (sur réservation) , contes , ateliers manuels ,
* musique
* astronomie amateur
* goûter, café

En espérant vous rencontrer à cette grande manifestation que voulons festive et chaleureuse.
 Bien cordialement
Philippe Lang
Président de l'association Fête le savoir


Prix d’entrée : 4  /enfants (3e enfant demi-tarif). Adultes participation aux frais conseillée : 2 €
Inscriptions de préférence par mail à contact@fetelesavoir.com ou tél. : 01 41 74 95 93
Adresser le règlement (à l'ordre de "fête le savoir") à Marc Borensztejn, 18 rue de la liberté, 94300 Vincennes 


jeudi 24 novembre 2011

Lettre ouverte à mes camarades

L'année a été tumultueuse avec les cantonales puis l'incroyable décision d'attribuer aux Verts la 6e circonscription du Val de Marne.

Dans ces conditions j'estime ne plus avoir les moyens de mettre en œuvre les objectifs que doit se fixer le Parti Socialiste à Fontenay et dans la 6e circonscription et je démissionne de mon mandat de secrétaire de section, 3 ans jour pour jour après mon élection (durée "maximale et statutaire" je le signale au passage d'un mandat dans le cadre des congrès du Parti Socialiste).

Cette décision ne remet pas en cause mon attachement au Parti Socialiste dont je suis membre depuis 17 ans, à la section de Fontenay (depuis 7 ans), aux villes de Saint Mandé, Vincennes, à la 6e circonscription et à François Hollande que je soutiendrai avec tous les moyens qui sont les miens pour contribuer à la victoire le 6 mai 2012.

Je ne peux faire que le constat de mon impuissance politique dans une fédération du Val de Marne qui de 2004 à 2011, alors que l'ensemble des fédérations à l'échelle nationale et, plus encore en petite couronne d'Ile de France, connaissaient des succès territoriaux sans précédent, a continué, de défaites en scandales, d'exclusions en manœuvres ratées, à reculer en ne cherchant qu'à sauvegarder ses prébendes dans un pré carré de plus en plus réduit.

Par cette démission de la tête de la 5e section PS du Val de Marne, première section hors des villes gérées par les socialistes, je souhaite donner un signal fort qu'une autre gouvernance et d'autres méthodes politiques sont désormais nécessaires, authentiquement démocratiques et fondées sur la relation aux vrais militants, uniquement orientées vers le combat contre la droite nationale et locale, partant des idées et non plus des tactiques à court terme, ambitieuses et imaginatives en terme de conquête, généreuses envers tous.

Ce message, cher(e) camarade, je le porterai haut et fort dans les prochains mois et les prochaines années. Ne désespérons pas du socialisme en Val de Marne, ne désespérons pas du socialisme à Fontenay, Vincennes et Saint Mandé, il n'appartient qu'à nous tous de prendre notre destin en main et de porter les valeurs auxquelles nous croyons à la hauteur qui leur revient.

Amitiés socialistes
David Dornbusch
0683364701

mercredi 23 novembre 2011

L'extrême droite populaire

J'ai souvent ici parlé de la Droite Populaire du député Beaudouin en la positionnant entre l'UMP et le FN
Mais à la vue de ce tract je n'ai plus de doute, c'est plutôt à la droite du FN qu'il faut positionner M. Beaudouin et ses amis.
Phraséologie, contenu, codes couleurs, on est dans le Front National des années 80 
C'est juste ignoble
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

lundi 21 novembre 2011

Communiqué du Parti Socialiste de Fontenay sous Bois


A la suite de la condamnation en première instance d’un jeune militant associatif fontenaysien proche de l’UMP pour des propos antisémites et appelant à la haine raciale postés sur le forum Internet de la mairie, la section du Parti Socialiste de Fontenay sous Bois appelle à la plus grande fermeté face à ces dérives inadmissibles qui menacent le Vivre Ensemble cher aux habitants de Fontenay.

Le parti socialiste de Fontenay combat et combattra avec énergie tous propos ou attitudes racistes et antisémites. Le Parti Socialiste demande en particulier au Maire et à la municipalité de Fontenay de tout mettre en œuvre pour qu’il soit impossible à l’avenir de publier ce type de message sur le site de la ville.

David Dornbusch secrétaire de section, les élus et la Commission administrative de la section

dimanche 20 novembre 2011

Débat sur la situation en Syrie avec l'auteur de "La Coquille"

J'ai souvent parlé de "La coquille", terrible récité inspiré de l'expérience carcérale de Mustafa Kalifé en Syrie. Ce texte fait partie des 77 étoiles


Dans le cadre de la "Semaine de la Solidarité" Mustafa Khalifé sera présent ce mercredi 23 novembre à Fontenay (20h, Maison du Citoyen) dans le cadre d'un débat organisée par l’association Revivre et le Collectif Urgence solidarité Syrie consacré à la Solidarité avec le peuple syrien 
" Carrefour des civilisations et des religions, la Syrie s’est embrasée après 40 ans de dictature. Face aux chars, aux milices du pouvoir le peuple syrien a décidé de conquérir à mains nues la démocratie, au prix de milliers de morts, de disparus, d’arrestations et d’actes de tortures, véritables crimes contre l’humanité" ainsi qu'une présentation du parrainage de la ville de Daraa par la ville de Fontenay-sous-Bois
A l'heure ou le peuple syrien au prix d'infinies souffrances semble en passe de se libérer du carcan d'une  des pires dictatures de la planete, il faut être nombreux présent à ses cotés et découvrir l'exceptionnel livre de Mustafa Kalifé que je considère comme un classique de la littérature de l'oppression.


David Dornbusch



mercredi 16 novembre 2011

Retour sur l'accord PS Verts

L'accord PS - EELV (Verts) signé hier soir recèle bien des aspects interessants
L'un des plus inattendu relève du jeu de taquin qui aura conduit la cheffe des EELV de Villeneuve Saint Georges à Paris, relâchant ainsi une circonscription du Sud du département pour laquelle en "compensation" les Verts ont obtenu l'investiture officielle du PS sur notre chère 6e circonscription du Val de Marne. L'histoire est amusante mais comme chacun s'en doute on n'est qu'au début d'une longue histoire..


Revenons au fond du "contrat de mandature" et particulièrement au chapitre nucléaire qui aura, en apparence au moins, mobilisé les attentions.
Je reprend le résumé: "Transition énergétique
- Loi-cadre sur la transition énergétique avant l'été 2013.
- Plan national de réduction de la consommation d'électricité (rénovation énergétique des bâtiments).
- Réduction de la part du nucléaire dans la production électrique de 75 % aujourd'hui à 50 % en 2025.
- Fermeture "progressive" de 24 réacteurs, arrêt "immédiat" de Fessenheim. Aucun nouveau projet de réacteur "ne sera initié".
- "Reconversion à emploi constant" de la filière de retraitement et de fabrication du MOX."
 On complétera en disant que l'EPR en construction n'a pas fait l'objet d'un accord comme chacun sait.

Sur le papier, comme m'ont dit des amis travaillant dans le nucléaire, ca "fait lourd"; 24 réacteurs + une bonne partie de la Hague + Melox
Et pourtant, est ce vraiment bien vu. La seule fermeture immédiate concerne les 2 vieilles tranches de Fessenheim, qui de toute façon devaient entrer en travaux. Sans même parler de l'EPR, avec l'arrivée "sur le marché" des 2 tranches libérées par la nouvelle usine du Tricastin, cette fermeture passera totalement invisible sur la production globale.
La méthode allemande, fermeture de 7 tranches d'un coup, ou japonaise (plus forcée que volontaire admettons le) avec la fermeture d'une vingtaine de tranches fournit une situation de rupture qui permet des programmes volontaristes autour des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Ici il est à craindre qu'on soit dans une approche symbolique, comme l'était la fermeture de Superphénix en 1997, qui n'ait aucune dimension "structurante" (pour employer une terminologie marxiste).
Je proposais - et propose toujours - la fermeture immédiate d'une demi douzaine de tranches, pour créer une nouvelle situation, fournir les conditions d'un premier vrai déploiement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique en France, et de permettre concrètement d'envisager de passer à une nouvelle étape.

On reparlera encore certainement beaucoup énergie dans cette campagne.

David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

Le reste du contrat de mandature

  • Europe, monde, immigration :
    - Contrôle public des banques, taxe sur les transactions financières de 0,05%, agence publique de notation sous l'égide de l'Eurogroupe, "lutte acharnée pour la suppression des paradis fiscaux".
  • - Repenser le rôle et les missions de la BCE, harmonisation fiscale, convergence  sociale, augmentation du budget communautaire, taxe carbone aux frontières de l'Europe.
    - Retrait des troupes d'Afghanistan d'ici fin 2012.
    - Réforme du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et abrogation des lois d'exception, processus de régularisation pour les travailleurs étrangers, lutte contre les réseaux d'immigration illégale.
  • Nouveau modèle économique, social et ecologique:
    - Retraites : conférence sociale Etat-patronat-syndicats pour remettre à plat la réforme Sarkozy-Fillon. Retraite à 60 ans à taux plein pour les salariés ayant commencé à travailler tôt ou ont des métiers pénibles.
    - Création d'emplois d'avenir, lutte contre le décrochage des jeunes et les "stages abusifs".
    - Encourager les filières d'avenir (agro-ressources, éco-construction, etc.), banque publique d'investissement, loi cadre sur l'économie sociale et solidaire.
    - Favoriser la création de 600 000 emplois verts (isolation thermique, énergies renouvelables, etc.).
    - Débat national sur l'agriculture, la pêche et l'alimentation dès 2012.
  • Réforme fiscale:
    - Revenus du capital soumis au même barème d'imposition que les revenus du travail. Rapprochement impôt sur le revenu et CSG afin que l'effort repose sur les revenus les plus élevés.
    - Allègement de l'impôt sur les sociétés pour "celles qui investissent", pénalités pour "celles qui distribueront leurs profits". Mise à plat des niches fiscales et sociales.
    - Très hauts revenus soumis à une tranche d'impôt "exceptionnelle".
    - Contribution climat-énergie (taxe carbone).
  • Transition énergetique
    - Loi-cadre sur la transition énergétique avant l'été 2013.
    - Plan national de réduction de la consommation d'électricité (rénovation énergétique des bâtiments).
    - Réduction de la part du nucléaire dans la production électrique de 75 % aujourd'hui à 50 % en 2025.
    - Fermeture "progressive" de 24 réacteurs, arrêt "immédiat" de Fessenheim. Aucun nouveau projet de réacteur "ne sera initié".
    - "Reconversion à emploi constant" de la filière de retraitement et de fabrication du MOX.
  • Éducation, pouvoir d'achat
    - Dès 2012, plan pluriannuel de recrutement de professionnels  (enseignants, conseillers d'éducation...)
    - Conférence salariale annuelle tripartite, "rattrapage du pouvoir d'achat" du smic et des minima sociaux, abandon de la Révision générale des politiques publiques (RGPP)
Les deux partis ont aussi listé leurs points de désaccord :
- Devenir du chantier de l'EPR de Flamanville et de l'aéroport de Notre Dames des Landes.
- Réforme du mode de scrutin aux élections législatives avec introduction d'une dose de proportionnelle.

dimanche 13 novembre 2011

STIF RATP SNCF: un discours afligeant sur le RER

Le blog du Monde consacré à la vie des banlieusards de Sucy va mettre en évidence toute cette année le désastre du RER A que nous vivons au quotidien.


A ce titre j'ai été particulièrement choqué par les propositions du "triumvirat technocratique" STIF - RATP - SNCF sur les seules idées qui leur sont venues pour soulager les lignes de RER A, mais aussi B, C et D qui ne sont guère en meilleur état.
Non il ne s'agit pas de creuser de nouveaux tunnels
Non il ne s'agit pas de racheter du matériel
Non il ne s'agit pas de supprimer les interconnexions RATP SNCF

La seule idée c'est que les gens et les entreprises arrêtent de s'agglutiner le long des lignes de RER
Il faut l'entendre pour le croirre
On vous a fait abandonner votre voiture, on a rendu la voiture impossible à Paris et maintenant, ne prenez plus le RER "y'a plus de place". On dit merci qui
Un des rares points qui fait consensus en terme de développement durable (je crois avoir fait une chronique sur le sujet voici quelques années) est au contraire de concentrer habitations et activités à proximité des gares des trains suburbains.
Dans le monde entier on voit des trains de banlieue qui circulent parfaitement, neufs, confortables
Il n'y a qu'ici qu'on voyage entassé, quand encore on voyage.
Ce n'est pas les trains qu'il faut changer c'est la gouvernance

David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012




Une vision qui fait réfléchir rue Dalayrac

Ce blog a principalement pour vocation de traiter de sujets nationaux mais ne nous interdisons pas de commenter certains sujets d'aménagements locaux. En politique tout finit toujours par se tenir.



A ce titre la vision ci dessus, prise depuis la rue Dalayrac m'a interpellé et je ne dois pas être le seul.
Que voit on ? Au premier plan le chantier 'Barbe" de logements sociaux (+accession sociale à la propriété). En "fronçant un peu les yeux" on voit aussi au fond le chantier du Parc des carrières.
Au premier abord cette double et saisissante vision est positive. 2 chantiers "emblématiques" de Fontenay, tant attendus, près de 30 ans pour l'un (les Carrières), plus de 10 ans pour l'autre ont enfin démarré, signe de dynamisme et de volonté d'avancer.
Et puis en méditant un pue plus longtemps on en vient à se poser des questions. Le chantier Barbe en pose déjà pas mal par lui même. Il est cerné (à gauche surtout sur la photo) de bâtiments industriels en état plus que fatigués (l'école d'arts, les ateliers de décors et autres divers) dont on ne peut que se dire que l'avenir à moyen terme est limité et qu'ils devront être restructurés ou inclus dans de nouveaux programmes. On en venait déjà à se demander depuis un moment pourquoi ce projet Barbe ne s'était pas inclus dans une perspective plus large avec la vision de créer une vraie liaison entre 2 des centres de Fontenay, la rue Dalayrac (qui "tourne à bloc" ces temps ci) et le Village (qui lui est à nouveau à souffrance avec de nombreuses façades de boutiques fermées).
Et cette double vision en perspective fait réfléchir plus encore, on voit bien qu'il y avait moyen d'aller au delà de l'axe de la rue Dalayrac et de réfléchir à une récréation globale de liaisons dans toute cette zone "vers la colline" et au delà vers l'Est de la ville, sujet toujours difficile à Fontenay (le trajet Moreau David - Val reste toujours un sujet de spécialiste).
Des chantiers, sympathiques, positifs à terme pour les habitants mais un manque de vision - ou de volonté, une ville qui est et reste fragmentée.
On le disait en introduction, en politique tout est lié.

David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

jeudi 10 novembre 2011

Débat sur le Nucléaire à Fontenay: la politique industrielle

Nos ex-futurs-possibles-on ne sait plus alliés EELV organisent ce jeudi soir à Fontenay un débat sur la "sortie du nucléaire", débat qui devrait être polémique puisque sont présents un courageux "représentant du lobby nucléaire" (membre de la Société Française de l'Energie Nucléaire) et un farouche opposant (ce qui du être plus facile à trouver) et auquel j'ai été gentiment invité.


Je rappellerai le moment venu ma position. Sortir du nucléaire en tant que tel n'est pas un dogme. Il faut faire ce que les allemands ont fait depuis 1997: sortir pour aller ailleurs. Et cet ailleurs ce serait la tentative en France de mettre enfin massivement en place des énergies renouvelables, solaire, éolien mais aussi vu le potentiel français la biomasse énergie si riche en emplois (au passage les propos du PDG d'EDF dans le Parisien sont scandaleux), tant pour "tester la faisabilité" (même si les expériences allemandes, irlandaise, portugaises, espagnoles laissent peu de doute sur ce sujet) que pour provoquer un "choc keynésien" dont nous aurons bien besoin l'année prochaine.
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012


mardi 8 novembre 2011

Réaction au dernier plan d'austérité de François Fillon,

Je reproduis une interview donnée à l'hebdomadaire l'Usine Nouvelle sur les conséquences industrielles du plan Fillon.

"Le dernier plan d'austérité de François Fillon, présenté le 7 novembre, prévoit une réduction des incitations fiscales pour les particuliers qui investissent dans les énergies renouvelables.

L'Usine Nouvelle - Ces mesures fiscales sont elles indispensables à la filière des énergies renouvelables en France ?
David Dornbusch - Les incitations fiscales sont nécessaires, même si paradoxalement leur montant n'a pas vraiment d'importance. Ce qui compte, c'est le tampon de l'Etat, qui est déclencheur d'achat pour les particuliers. Ce label est fondamental.
Les entreprises du secteur sont elles encore fragiles?
Oui, par exemple le solaire souffre depuis des mois, alors que les tarifs n'ont pas changé. La soudaine mauvaise image des panneaux solaires (Ndlr : quand le gouvernement avait gelé les principaux projets, fin 2010) a été catastrophique. Certains installateurs sont passés d'un état de surcharge à l'inactivité.
La conjoncture économique défavorable pourrait-elle être un frein aux investissements dans le domaine ?
Étonnamment, les messages des pouvoirs publics sont apparemment plus importants que la conjoncture. L'argent n'a pas disparu, l'investir dans les technologies propres n'est pas plus risqué que dans un autre domaine.
Quelle serait la politique la plus efficace selon vous ?
Pour que la filière s'installe durablement, il faudrait que le gouvernement ne change rien pendant cinq ans, et qu'il le fasse savoir. Mais c'est un rêve absolu. Aujourd'hui, plus personne ne sait en entrant dans un projet où il en sera fiscalement quelques mois plus tard."

dimanche 6 novembre 2011

La Droite Populaire face à la crise

De retour des déplacements dans 2 "émirats" pétroliers la Norvège et le Canada, protégés de la crise par leur rente pétrolière, me voici plongé dans l'ambiance française où malheureusement la crise rode et menace d'être pire qu'en 2008-2009.
Nul doute que ce sera le problème auquel sera confronté en priorité le président élu en 2012. Pour ma part, si je n'ai pas les ressources pour analyser tous les aspects de la crise je prône depuis un moment une relance keynésienne qui s’appuierait sur un "grand programme de petits travaux dans les énergies renouvelables " avec la fermeture de 5 centrales nucléaires compensées immédiatement par la pose de milliers d'éoliennes et de millions de panneaux solaires.

Mais j'ai eu également la curiosité d'aller voir ce que nous proposait l'idéologue, le maitre à penser de la Droite Populaire, le député UMP de la circonscription Beaudouin; supprimer les indemnités chômages des immigrés ? sortir de l'euro ? ma curiosité était grande.

Je n'ai pas été tellement déçu: on notera tout d'abord que le mot euro n'apparait qu'une fois dans les quelques centaines de lignes des "12 propositions de la droite populaire" et ce dans une expression dont la force avait jusque là échappé aux plus grands dirigeants européens: "Un euro dépensé doit être un euro utile"

A part cette force pensée, on retrouve l'habituelle dialectique, on va essayer de prendre aux riches mais en tout cas les pauvres on les loupera pas "La lutte contre la dette et les déficits publics exige une prise de conscience de tous les Français et l’engagement des efforts à tous les niveaux, nationaux comme locaux. Il s’agit de lutter strictement contre les profiteurs du bas (cf. fraudes aux prestations sociales), et les profiteurs du haut (parachutes dorés,…)."

Enfin on ne manquera pas de reconnaitre la patte du co-auteur du "Livre noir de l'Intercommunalité", le député Beaudouin dans cette proposition pour réduire la dette dont la logique n'échappera à personne: "adopter un moratoire d’un an pour la mise en application du volet « intercommunalités » de la réforme des collectivités territoriales". Fort étrange logique quand pourtant les maitres à penser de la droite européenne eux même Fillon et Berlusconi poussent à la roue de l'intercommunalité pour économiser les dépenses locales.

Analyses à suivre
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

samedi 5 novembre 2011

Retrouvons nous à Auchan autour de "77 étoiles"

Je serai heureux de vous retrouver a partir de 12h30 ce samedi 5 novembre (et jusque tard..) à la librairie du centre commercial Auchan de Val de Fontenay pour la première séance de signature de "77 étoiles"

Je suis particulièrement heureux que cette signature se déroule à Auchan, dernière librairie "à l'Est de Fontenay" et au coeur des quartiers populaires
A tout à l'heure donc
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

mercredi 2 novembre 2011

Avec les camarades du PS de Montreal

A l'occasion d'un déplacement au Canada, les camarades de la section socialiste de Montréal m'ont fait l'honneur de me recevoir pour un débat sur les perspectives du PS et mes propositions. Malgré le décalage horaire, les échanges furent animés dans les superbes locaux qui accueillent le PS montréalais.


Ce fut également l'occasion de découvrir la combativité de Franck Scemama le secrétaire de section et des socialistes locaux qui veulent imposer un député socialiste sur la nouvelle circonscription "français de l'étranger - Amerique du Nord" découpée sur mesure pourtant par l'UMP. Je serai de tout cœur - et de toute raison - avec la candidate désignée Corinne Narassiguin pour que nous rentrions ensemble au Parlement le 17 juin prochain
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

Plus que jamais avec Charlie Hebdo

Voici déjà 4 ans j'avais déjà soutenu inconditionnellement Charlie Hebdo lorsque l'hebdomadaire avait été attaqué lors de l'affaire dites "des caricatures de Mahomet".


A l'heure ou ce journal a subi l'attaque qu'on sait il est de notre responsabilité de le soutenir plus que jamais, y compris matériellement
David Dornbusch
En route vers la victoire en 2012

mardi 1 novembre 2011

Sortir de l'arme nucléaire

Un de mes anciens patrons, le général d'aviation Bernard Norlain, 5 étoiles, de glorieux état de services et 4 années au cabinet des premiers ministres Chirac et Rocard publie dans Le Monde une tribune à laquelle nous devons réflechir dans cette époque ou nous savons que les idées reçus doivent être rebatues.
Les questions de défense ont encore été peu abordées dans cette campagne, elles doivent être intégrées par les socialistes, sans complexe.

L'arme nucléaire est inutile et coûteuse


Les 11 et 12 octobre 1986, au sommet de Reykjavik, les présidents Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev évoquaient pour la première fois la possibilité d'une option zéro, c'est-à-dire l'élimination des armes nucléaires. Un quart de siècle plus tard, cette possibilité est devenue une nécessité, car l'arme nucléaire est inutile et coûteuse et elle représente un danger mortel pour notre survie. Arme de destruction massive, la bombe a permis pendant plus de cinquante ans le maintien d'une certaine stabilité dans le monde et nous a sans doute évité une nouvelle guerre. Le maintien de cet équilibre aura vu se déployer une course absurde à la parité numérique entre les deux principaux partenaires de cette dialectique de la terreur. Près de 70 000 armes nucléaires de tous types ont été ainsi produites. Le nombre de ces armes a diminué et se situe autour de 25 000, ce qui représente encore une capacité suffisante pour détruire la planète.

Mais cette puissance dévastatrice est-elle toujours adaptée au monde que nous connaissons et celui-ci obéit-il aux mêmes règles stratégiques que celles de la guerre froide ? La mondialisation, l'émergence de nouveaux acteurs stratégiques, dessinent un nouveau paysage stratégique. Il faut se débarrasser des stéréotypes idéologiques de la guerre froide. Face aux menaces du XXIe siècle, la pertinence stratégique de la dissuasion nucléaire paraît bien affaiblie.
De plus, est-ce l'arme nucléaire qui peut préserver et garantir notre statut de grande puissance ? Ne sommes-nous pas confrontés à de nouveaux défis qui réclament des réponses nouvelles, alors que notre réponse est une crispation sur un dogme, celui de la dissuasion, "garantie ultime de la sécurité et de l'indépendance nationale" ? Pas un discours officiel qui ne commence par une génuflexion devant l'autel de la dissuasion en ajoutant l'inévitable mantra : "On ne peut pas désinventer le nucléaire." Mais l'autel est vide et l'on continue à dépenser des milliards alors que nos armées ont d'urgents besoins. Ce n'est plus de la stratégie mais de la théologie.
Deux études américaines récentes réalisées par des instituts indépendants ont chiffré le coût des armements nucléaires dans le monde. Selon ces études, les neuf pays nucléaires dépenseront dans les dix prochaines années 1 000 milliards de dollars (714,8 milliards d'euros) pour leurs armements nucléaires. Les Etats-Unis dépensent de 34 à 61 milliards de dollars par an, la France de 4,7 à 6 milliards de dollars suivant que l'on considère les coûts directs ou indirects. Le chiffre français officiel est de 3,5 milliards par an. De plus, ces études ne prennent pas en compte toutes les dépenses de renouvellement des armements. Comment va-t-on financer les dizaines de milliards d'euros nécessaires ?
Certes, on ne peut que saluer l'excellence technologique et industrielle à laquelle la France est parvenue, seule, et qui nous donne une place dominante dans le nucléaire et dans les secteurs industriels connexes. Certes, nous devons saluer l'efficacité, le dévouement, le courage des équipages de sous-marins nucléaires lance-engins et de bombardiers stratégiques. Mais on ne doit pas se laisser prendre au piège dans un système qui se referme sur lui-même face au monde extérieur.
Enfin, cette arme est devenue trop dangereuse pour la planète. Dangereuse, elle l'a toujours été, mais dans un monde partagé en deux blocs où deux joueurs se sont affrontés de façon plutôt rationnelle. L'efficacité de ce système a été fondée sur un petit nombre d'acteurs. Mais, dans un monde ouvert où l'apparition de nouveaux acteurs stratégiques rend les règles du jeu plus complexes et fugaces, l'arme nucléaire, après avoir joué un rôle de stabilité, devient une source d'instabilité destructrice pour la planète.
Dangereuse, elle peut l'être par accident, comme l'ont montré plusieurs cas de déclenchement de tirs par erreur dans le passé ; par un attentat terroriste, compte tenu de la dissémination de matériaux sensibles et de la diffusion de technologies rustiques ; par la prolifération. Si la prolifération a été lente puisqu'on est passé de cinq pays dotés à neuf pays nucléaires, l'apparition de nouveaux acteurs, si l'on ne fait rien, conduira, pour des raisons de sécurité, ces pays à se doter d'un armement nucléaire au titre du pouvoir égalisateur de l'atome.
Il y a donc un danger à voir l'arme nucléaire se répandre et on ne peut exclure qu'elle tombe entre les mains d'acteurs non pas irrationnels mais obéissant à leur propre rationalité. Le danger est non seulement celui de la prolifération, mais il est aussi lié à la banalisation de l'arme et cela est vrai dans le cas de la France. En effet, la doctrine, ou plutôt le dogme de la dissuasion française, a été et reste encore celui du non-emploi du nucléaire. Pour répondre à la nouvelle situation stratégique, la doctrine est ainsi passée de la dissuasion "du faible au fort" à celle "du fort au faible ou au fou". Or, comme le dit le politologue Pierre Hassner, la notion de dissuasion du fort au faible conduit à une logique d'emploi et même d'emploi en premier.
Personne ne peut dire alors quelle serait la réaction en chaîne provoquée par l'utilisation de l'arme nucléaire. Compte tenu du nombre d'armes accumulées et de leur dispersion, c'est la perspective de la destruction partielle ou totale de la planète. Pour ces raisons, il n'y a pas d'autre solution que d'éliminer ces armes. Toutes les négociations sur la diminution, sur le déploiement et la mise en alerte de ces armes sont nécessaires, mais elles ne seront effectives que dans la perspective d'un objectif d'élimination complète. Après tout, cela ne serait que la mise en oeuvre de l'article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.
La France est opposée à cet objectif. Elle est de ce fait isolée dans le contexte international et européen. De plus, cette crispation stérilise la pensée stratégique française. A l'abri d'une nouvelle ligne Maginot, le fameux consensus français fait de l'arme l'horizon indépassable de notre sécurité. Au moment où doit s'engager une réflexion sur notre système de sécurité, il est temps d'ouvrir le débat en acceptant de ne plus avoir de tabous et en particulier que l'arme nucléaire n'est plus l'alpha et l'oméga de notre sécurité et que notre assurance-vie peut devenir notre assurance-décès.


En 1986, le sommet soviéto-américain de Reykjavik entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan aboutit au traité de Washington sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), qui a pour but d'éliminer à l'échelle mondiale ce type de missiles. 

par Bernard Norlain, général de l'armée de l'air, 2e section
LEMONDE | 28.10.11